- OPTIMUM ÉCONOMIQUE
- OPTIMUM ÉCONOMIQUEOPTIMUM ÉCONOMIQUELa théorie de l’optimum (voisine de celle de l’équilibre) a pour objet de comparer, dans l’optique du rendement social, des états alternatifs de l’économie. Cette théorie a plus progressé au niveau des branches qu’à celui de l’économie globale. L’optimum envisagé d’une manière générale est une démarche visant à déterminer les critères corrects de la politique économique pour découvrir la fin la meilleure parmi les diverses fins possibles.La plupart des auteurs qui s’intéressent à cette définition de l’optimum ont recours à la méthode marginaliste. L’ajustement à la marge reste cependant bien imparfait dans cette recherche d’optimalité. La loi d’égalisation des utilités marginales ne joue que comme un indicateur de tendance, car les biens et les facteurs de production ne sont pas divisibles en doses homogènes et ne permettent donc pas au calcul marginaliste d’être réellement opérant.La planification a permis d’aborder l’optimum à travers les méthodes de prévision. La définition d’un optimum général reste cependant fort imparfaite. La planification indicative, en ne remettant pas en cause les choix des entreprises du secteur privé, ne peut être considérée comme une voie propre à atteindre l’optimum général. La planification rigide de type soviétique a elle-même tendance à s’écarter de l’optimum, car ses choix fondamentaux obéissent à des préoccupations qui n’ont pas toujours de lien direct avec un strict principe de rationalité. L’optimum socialiste ne peut se trouver réalisé que lorsque l’activité économique est telle qu’aucun bien ne soit produit si son importance n’est pas supérieure au terme sacrifié de l’alternative. Dans cette perspective, deux conditions doivent être remplies: sur le plan de la consommation, il faut qu’il y ait égalisation des utilités sociales à la marge; au niveau de la production, prix et coût marginal doivent coïncider. Ces exigences expliquent que l’optimum socialiste soit resté dans l’histoire un objectif lointain.La fixation d’un optimum collectif qui intègre et oriente les tendances spontanées reste illusoire en dépit du perfectionnement constant des méthodes de quantification. On rejoint le problème de la «sommation» (le passage des préférences individuelles à une volonté collective) à l’étude duquel s’est consacré Kenneth Arrow.L’optimum économique sectoriel a, en revanche, progressé de façon rapide, en particulier depuis l’introduction dans les grandes entreprises de la programmation linéaire (qui suppose que les coûts et les recettes sont proportionnelles au niveau d’activité). En France, les entreprises nationalisées ont été sur ce point des terrains privilégiés d’expérience, et Électricité de France a joué un rôle d’entreprise pilote dans cette recherche opérationnelle: Pierre Massé en a tiré une théorie sur les investissements dans une perspective d’optimalité, tandis que Marcel Boiteux a développé sa recherche sur les problèmes de coûts et de tarification; Massé, en particulier, a posé le problème de l’optimum en termes d’«arbre de décisions», schéma permettant, en matière de stratégie économique, d’arrêter à chaque nœud de l’arbre une décision conditionnelle qui à la fois oriente vers une décision générale optimale et est conditionnée par le degré de coexistence et d’opérativité des autres décisions ponctuelles envisagées.Il n’en reste pas moins qu’un fossé sépare optimum global et optimum sectoriel; les recherches de l’économiste néerlandais Jan Tinbergen et les applications auxquelles elles ont donné lieu aux Pays-Bas dans le cadre du plan ne réduisent que faiblement cet écart. Les composantes de l’optimum général sont parfois antagonistes; bien-être et investissement, par exemple, ne cohabitent pas toujours harmonieusement.
Encyclopédie Universelle. 2012.